Le sexe du bébé influencerait la lactation

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Ces observations ont été faites chez la vache (étude réalisée sur 1,49 millions de vaches) mais d’autres études réalisées chez le macaque et l’homme complètent ces données.

Chez la vache laitière Holstein, la naissance d’une petite femelle aurait pour conséquence une augmentation de la production de lait sur les 305 jours de lactation par rapport à la quantité de lait produite après la naissance d’un petit mâle (142 ± 5,4 kg soit une production élevée d’environ 1,6 % de plus pour les vaches ayant donné naissance à une femelle par rapport à celles ayant mis bas un mâle). En revanche, la composition serait la même quel que soit le sexe du petit (composition en graisses de 3,61 % pour une femelle et de 3,62 % pour un mâle, la composition en protéines étant la même, soit 3,17 %). L’avantage de cette « surproduction » de lait serait conservé pour la seconde gestation, les vaches ayant mis bas un premier bébé femelle lors d’une première gestation produisant davantage de lait après la seconde gestation par rapport aux vaches ayant donné naissance à un premier mâle, quel que soit le sexe du deuxième petit.

Une étude précédente réalisée chez le macaque rhésus avait déjà montré que les femelles produisaient plus de lait après la naissance d’une femelle, mais ce lait était moins riche en énergie que celui produit après la naissance d’un mâle. Le lait produit à la naissance d’une femelle qui hérite du statut social de sa mère serait également plus riche en calcium, afin que la petite femelle « se développe plus rapidement et commence à se reproduire plus jeune ».

Chez l’homme, deux études publiées en 2011 et 2012 ont révélé que le lait produit pour les petits garçons dans des populations du Kenya ou de Boston (États-Unis) est plus riche que celui destiné aux filles. Cependant, une étude conduite aux Philippines n’a pas confirmé cette observation.

Les mécanismes de cette influence du sexe sur la lactation restent à être élucidés mais ces propriétés seraient influencées dès la gestation. «  Si la valeur nutritionnelle du lait maternel est bien reproduite dans les formules, les facteurs favorisant l’immunité du nourrisson ainsi que les signaux hormonaux sont absents  », explique Katie Hinde, chercheuse et auteur de la première étude citée sur les vaches Holstein. Comprendre les différences dans la composition du lait selon le sexe permettrait d’enrichir les formules destinées aux bébés pour les femmes qui ne peuvent ou ne veulent allaiter ainsi que pour les laits destinés aux enfants prématurés.

Source : AFP ; Le Figaro.fr ; Hinde K et al. Holsteins favor heifers, not bulls: biased milk production programmed during pregnancy as a function of fetal sex. PLoS One. 2014;9(2):e86169. doi: 0.1371/journal.pone.0086169. eCollection 2014.

Florence Bozec

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