Statut martial des Françaises : anticiper les carences des femmes à risque

Déficience en fer

Nutrition infos

Un des objectifs nutritionnels du Programme national nutrition santé (PNNS) consiste à lutter contre la carence en fer chez les femmes, notamment en situation de pauvreté. Avec près de 2 milliards de personnes touchées selon l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), la carence en fer est la plus répandue à travers le monde, notamment chez les femmes enceintes. En France, 39 % des femmes de 18 à 29 ans ont des réserves faibles en fer et 17 % ont une déplétion des réserves, selon l’Etude nationale nutrition santé (ENNS, 2006). Alors que les apports nutritionnels conseillés en fer s’établissent à 16 mg/j pour une femme réglée, ils s’élèvent à 25-35 mg/j pour une femme enceinte (apport nutritionnel conseillé (ANC), Afssa). “Pour pallier les carences, il est indispensable de prendre en considération les habitudes alimentaires des adolescentes et des femmes“, explique le Dr Thierry Harvey, gynécologue-obstétricien et chef du service maternité à l’hôpital des Diaconesses à Paris. D’origine animale ou végétale, toutes les sources de fer ne se valent pas. Le fer d’origine animale, essentiellement retrouvé dans la viande et le poisson, est composé en grande partie de fer héminique, contrairement à celui d’origine végétale, non héminique et moins bien absorbé par l’organisme. “La biodisponibilité du fer non héminique est fortement influencée par des facteurs dont il faut également tenir compte dans les conseils alimentaires“, précise le Dr Harvey. Parmi ceux-ci : la vitamine C ou les protéines animales, qui permettent d’améliorer l’absorption intestinale du fer. “Plusieurs études ont montré qu’en présence de viande, le fer non héminique des autres aliments du repas est deux à trois fois mieux absorbé, notamment via l’action des produits de la digestion des protéines musculaires“, illustre le médecin. Une donnée qui renforce l’intérêt d’associer de la viande à des légumes au cours du même repas dans le cadre d’une alimentation équilibrée, avec des conseils adaptés au profil du consommateur (voir notre enquête “Faut-il arrêter de manger de la viande ?“, p 57 dans le numéro 26 de Nutrition infos à paraître).

Cependant, des règles strictes doivent être respectées par les femmes enceintes pour prévenir les risques liés à la grossesse : il est recommandé de ne manger que de la viande bien cuite à cœur (pour pallier le risque de salmonelle et de toxoplasmose) et d’éviter le foie car sa teneur en vitamine A, élevée, peut présenter, à doses extrêmes, un risque pour le développement fœtal. 

D’après l’intervention du Dr Thierry Harvey, de l’hôpital des Diaconesses à Paris, lors de la conférence “Mange-t-on trop de viande en France ?” organisée par le Centre d’information des viandes (CIV) le 1er février 2012.

F.B.

Crédit photo : © PDPhoto.org

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