Nutrivigilance : le rôle clé des professionnels de santé

L’Anses fait le point sur le dispositif de nutrivigilance et rappelle le rôle clé des professionnels de santé dans son fonctionnement.

Technologie innovante, nouveaux ingrédients ou forme inédite, au cours des dernières décennies, l’offre alimentaire a subi une véritable mutation. « Bien que la sécurité sanitaire des aliments soit très encadrée et surveillée, ces nouveaux produits, souvent perçus comme anodins par les consommateurs, peuvent dans certaines conditions, les exposer à des risques qu’il faut être en mesure d’identifier », explique l’Anses. C’est dans cet objectif que le dispositif de nutrivigilance a été mis en place. La veille menée depuis 2010 par l’agence concerne les compléments alimentaires, les aliments ou boissons enrichis en substances à buts nutritionnels ou physiologiques, les nouveaux ingrédients, les aliments destinés à des populations particulières (nourrissons, sportifs, intolérants, etc.).

Avec 1 500 signalements d’effets indésirables, les compléments alimentaires représentent la première source de déclarations. « 76 % des signalements d’effets indésirables sont liés à la consommation de compléments alimentaires et 24 % sont dus à des aliments enrichis ou des denrées destinées à une alimentation particulière », précise l’Anses. Les compléments alimentaires « minceur » (15 % des cas), « capillaire » (11 %) et « hypocholestérolémiants » (10 %) seraient les plus fréquemment incriminés. Par ailleurs, les principaux effets indésirables recensés sont d’ordre hépatique dans 19,9 % des cas, digestif pour 18,4 % et allergique pour 16 % d’entre eux.

Afin d’approfondir ces résultats, l’Anses rappelle que médecins, pharmaciens et diététiciens sont au cœur de ce système de veille. « La nutrivigilance sera d’autant plus performante que les données transmises seront nombreuses et précises. L’implication [des professionnels de santé] est indispensable afin que le dispositif reste dynamique et efficace ». L’Agence recommande à ces professionnels d’interroger leurs patients sur leur consommation de compléments alimentaires ou d’autres aliments spécifiques et les encourage à rester vigilants et à déclarer le maximum d’effets indésirables qu’ils observent.

L’Anses mène actuellement une évaluation des risques relatifs à la consommation de compléments alimentaires dédiés aux femmes enceintes et aux sportifs. Les résultats sont attendus au cours du premier semestre 2015.

VCD

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