Des exercices centrés sur l’équilibre pour prévenir les chutes

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En France, en 2009, selon l’enquête permanente sur les accidents de la vie courante, les chutes représentent 90% des accidents de la vie courante recensés dans les services d’urgence chez les plus de 75 ans. D’après les études menées dans les pays occidentaux, 20 à 33 % des personnes âgées de 65 ans ou plus rapportent avoir chuté au cours de l’année écoulée. Les hommes présentent plus souvent des traumatismes crâniens, et les femmes des traumatismes des hanches ou du bassin. Sollicité par le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, l’Inserm a mené une expertise collective et établi un bilan des connaissances scientifiques sur la contribution de la pratique d’une activité physique à la prévention des chutes chez les personnes âgées. Un groupe pluridisciplinaire d’experts compétents dans les champs de l’épidémiologie, de la médecine physique et de réadaptation, de la gérontologie et la gériatrie, de la psychosociologie, de la neurobiologie et de l’économie de la santé a effectué une analyse critique du fonds documentaire sur le sujet et auditionné plusieurs représentants d’associations d’activité physique et sportive.

Selon la synthèse réalisée par le groupe d’experts, les changements d’ordre sensoriel et moteur liés au vieillissement altèrent l’équilibre, la posture et la marche. De nombreux facteurs médicaux (déficits sensoriels, déclin cognitif, hypotension orthostatique, etc.), psychologiques (dépression, peur de chuter, manque de confiance, etc.), comportementaux (sédentarité) et environnementaux participeraient également au risque de chute. « Chez les personnes âgées, ce dernier est majoré (de l’ordre de 1,7 à 2 fois) par la prise de médicaments psychotropes », est-il précisé. Les sujets résidant en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes sont les plus concernés. Les caractéristiques sociales du chuteur sous-tendent également les circonstances et souvent les conséquences de la chute.

Pour prévenir les chutes, le rapport établit que les programmes d’exercices centrés sur le travail de l’équilibre sont les plus efficaces. « Globalement, ceux qui comprennent des exercices d’équilibre entraînent une réduction significative du risque de chute de l’ordre de 25 % tandis que les autres types d’exercice n’ont pas d’effet significatif sur la prévention des chutes », précise les experts. Néanmoins, renforcement musculaire et amélioration de l’endurance auraient des effets complémentaires et participeraient au maintien des capacités fonctionnelles. De plus, les interventions comprenant spécifiquement des exercices d’équilibre dynamique et du renforcement musculaire des membres inférieurs amélioreraient la vitesse de marche.

Selon les résultats d’une étude parue en 2012 dans la revue Cochrane et rapportés dans cette synthèse, les programmes reposant sur plusieurs types d’exercices, pratiqués en groupes, diminuent le taux de chutes de 29 % et le risque de chuter de 15 %. « La « dose » (combinaison fréquence/durée) d’exercices semble également importante à considérer », explique l’Inserm. Au minimum de 50 heures sur la durée totale de l’intervention serait nécessaire afin d’obtenir un effet marqué. Les experts encouragent donc « la poursuite de l’entraînement physique aussi longtemps que possible pour le maintien des effets sur le long terme ». Concernant plus particulièrement les sujets fragiles et/ou à haut risque de chute, l’approche multifactorielle combinant exercices physiques et, selon les cas, différentes adaptations dans la prise en charge de la personne âgée (correction de la vue, de l’alimentation, des médicaments, etc.) semble la plus adaptée.

Les recommandations d’actions proposées par les auteurs de cette expertise collective s’articulent autour de trois objectifs principaux :

  • développer des programmes d'exercices physiques adaptés à l'état de santé du sujet âgé ;
  • favoriser la mise en oruvre de programmes d'activités physiques ;
  • informer sur les chutes, identifier et prendre en charge les personnes âgées à risque.

La synthèse des recommandations est disponible ici.

Source : Inserm

PS

 

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