Les médecins se sont mobilisés contre le projet de loi de santé

© Guillaume Bureau

La manifestation, initiée par les syndicats d'internes fin janvier, a rassemblé une grande majorité des médecins et étudiants en médecine, mais aussi des pharmaciens, des chirurgiens-dentistes et des paramédicaux de l'ensemble des régions de France, à l'appel de la quasi-totalité des syndicats de professionnels de santé libéraux. Le cortège, gonflé de ballons, de slogans et de tirs de fumigènes, s'est étiré de la place Denfert-Rochereau, vers 14 heures, jusqu'à la place Vauban, à quelques dizaines de mètres du ministère des Affaires sociales et de la Santé, où il s'est dispersé dans le calme peu après 17 heures.

Un ras-le-bol global adressé à la ministre

Comme de nombreux syndicalistes se sont plu à le rappeler, le texte semblait faire l'unanimité contre lui chez les participants. Des médecins de tous horizons ont mis en avant un « ras-le-bol » global, dirigé contre l’assurance maladie et les velléités des tutelles de renforcer leur emprise sur eux invoquant un manque de reconnaissance et un blocage des tarifs alors que les charges augmentent. Tous ont mis en avant leur mécontentement à l'égard des caisses d'assurance maladie, redoutant que la généralisation du tiers payant n'accroisse encore les démarches administratives et la paperasserie, ainsi que le rôle croissant des complémentaires santé.
 
À l'issue de la manifestation, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a reçu pendant près d'une heure trente au ministère une délégation des principaux organisateurs pour leur confirmer les ajustements au projet de loi annoncés en début de semaine lors d'une conférence de presse. À la suite de cette entrevue, Marisol Touraine a rappelé sa « volonté de dialogue » avec les professionnels. Elle a confirmé le maintien de l'examen du texte par le Parlement, qui débutera mardi soir par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, avec le dépôt d'amendements du gouvernement rédigés suite à la concertation engagée fin janvier avec les professionnels de santé. 

Marisol Touraine demande une procédure accélérée

La ministre a par ailleurs confirmé lundi sur RMC qu’elle avait demandé une procédure accélérée pour l’examen du projet de loi de santé au Parlement (une seule lecture dans chaque chambre). « Compte tenu de l’encombrement qu’il y a au Parlement, faire passer un texte en procédure classique », c’est étaler son examen pendant de nombreux mois », a-t-elle observé. « Je ne crois pas qu’il soit utile que [l’examen de] la loi s’étire pendant six, huit mois ». Pour elle, le débat a lieu avant et pendant l’examen parlementaire.

VCD, avec l'APM

 

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