Alimentation des enfants : l’influence sociale et familiale

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Ces résultats ont été révélés suite à une enquête publiée dans Anthropology of Food et menée par une sociologue de l’Inra de Versailles-Grignon auprès de 119 enfants âgés de 10 à 12 ans provenant de différentes classes sociales. Plus des trois quarts des enfants interrogés étaient des enfants de migrants, c’est-à-dire qu’au moins l’un des parents était né à l’étranger. « L’appartenance sociale des élèves était liée à l’origine des parents : plus on descendait dans l’échelle sociale, plus la part de migrants augmentait », explique la chercheuse.

La dîner, à table et en famille

Pour la majorité des enfants, les repas du soir sont pris à la maison, entre 19 et 20h, à table, en famille ou bien entre frères et soeurs lorsque les parents ont des horaires professionnels décalés. Contrairement aux enfants des familles aisées, la télévision fait partie intégrante du repas pour les familles les moins favorisées. L’enfant est aussi impliqué pleinement dans le partage du travail domestique. À l’inverse, les élèves de familles aisées pourront bénéficier « d’un apprentissage plus ludique de la table et de la cuisine ».

Les goûts, entre héritage familial, culturel et social

Les familles de classe moyenne privilégient les plats populaires français tels que steak-frites ou poulet-frites alors que les enfants des milieux plus favorisés préfèrent des plats plus raffinés et/ou plus diététiques. « Les enfants d’ouvriers issus de l’immigration préfèrent, quant à eux, les plats traditionnels du pays d’origine de leurs parents », ajoute la chercheuse. Si les enfants s’approprient les valeurs familiales, l’étude révèle également qu’ils les reproduisent jusque dans le vocabulaire utilisé. L’enquête révèle une pratique originale : les nouilles chinoises sont très populaires au sein des récréations et sorties d’école. Consommées crues, entre copains et de manière plus ou moins discrètes, elles tendent à remplacer bonbons et autres confiseries.

Source : Inra. 

Éva Guenaire

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