Bisphénol A : une nouvelle cible dans le diabète de type 2 et l’obésité ?

L’équipe de Vincent Laudet à l’Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon (IGFL, ENS de Lyon/CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1), associée à d’autres équipes françaises et étrangères, a montré que le bisphénol A, identifié comme un perturbateur endocrinien et présent dans les plastiques ou conditionnement de la nourriture, agirait in vivo via les récepteurs ERRγ.

Jusqu’à présent, les récepteurs des œstrogènes étaient considérés comme les médiateurs les plus classiques des effets du BPA. Le rôle de ce second récepteur avait déjà été évoqué in vitro. La découverte de ce nouveau mode d’action in vivo devrait permettre de mieux comprendre les effets du BPA sur le métabolisme, notamment sur le diabète et l’obésité. En effet, selon les chercheurs, les effets métaboliques du BPA dans le contrôle de la production d’insuline pourraient être liés à une activation anormale du récepteur ERRγ, dont l’affinité pour le BPA est environ 1 000 fois plus forte que celle des récepteurs des œstrogènes. ERRγ est un régulateur important du métabolisme, impliqué dans le contrôle de la sécrétion d’insuline chez la souris. C’est également un régulateur de l’expression des gènes de la gluconéogenèse dans le foie et il est impliqué dans le métabolisme au niveau du cœur et des muscles squelettiques. ERRγ pourrait également être un acteur de l’obésité induite par le BPA chez les nourrissons.

Interdit depuis le 1er janvier 2013 dans tous les contenants alimentaires destinés aux nourrissons et enfants en bas âge, le BPA sera banni de tous les contenants alimentaires (bouteilles en plastique, canettes ou boîtes de conserve) à partir du 1er janvier 2015.

Source : Tohmé M et al. Estrogen-related receptor γ is an in vivo receptor of bisphenol A. FASEB Journal. 2014;28.

La rédaction

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