Les enfants en situation de précarité alimentaire seraient plus à risque de souffrir de troubles du comportement

Insécurité alimentaire

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10 % de la population générale souffrent d’insécurité alimentaire. Principalement due à des difficultés financières, celle-ci se définit comme un accès restreint, inadéquat ou incertain à des aliments sains et nutritifs. L’équipe de Maria Melchior, de l’unité Inserm 1018 « centre de recherche en épidémiologie et santé des populations » (Paris), a montré que les enfants qui grandissent dans des familles en situation d’insécurité alimentaire ont un risque élevé d’avoir des troubles durables du comportement tels que l’hyperactivité et l’inattention.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont basés sur les résultats d’une cohorte de naissance représentative de la population québécoise. 2 120 enfants nés en 1997-1998 ont été suivis régulièrement jusqu’à l’âge de 8 ans. Les chercheurs ont examiné le lien entre l’insécurité alimentaire lorsque les enfants étaient âgés de 18 mois à 4 ans et demi et leur comportement entre 4 ans et demi et 8 ans (fréquence des symptômes de dépression/anxiété, d’agressivité, ou d’hyperactivité/inattention). Sur l’ensemble des enfants suivis, 5,9 % étaient en situation d’insécurité alimentaire dans la petite enfance. Par rapport aux enfants qui n’avaient pas connu l’insécurité alimentaire, ce groupe a une probabilité trois fois plus élevée d’avoir des symptômes durables d’hyperactivité et ou d’inattention au cours de l’enfance.

Pour expliquer ce phénomène, les chercheurs suggèrent que  « l’incapacité des parents à s’occuper de façon régulière et satisfaisante de l’alimentation de la famille pourrait fragiliser le lien parents-enfant dans la petite enfance, avec des effets sur le développement des enfants à long terme. » Ils estiment également que l’insécurité alimentaire entraîne des modifications du régime alimentaire dans les familles et pousse en général à consommer moins d’aliments frais et plus d’aliments riches en graisses et en sucres. Chez certains enfants, les carences nutritionnelles (particulièrement en fer) ainsi que l’excès de sucres pourraient alors se manifester par un comportement hyperactif et inattentif. Pour les chercheurs,  « la diminution de l’insécurité alimentaire dans les familles pourrait contribuer à réduire la fréquence des difficultés de comportement chez les jeunes enfants. »

Source : communiqué de presse, Inserm.

V.C.-D.

Crédit photo : auremar – Fotolia.com

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