Le profil des consommateurs de compléments alimentaires

Compléments alimentaires

Nutrition infos

Très peu d’informations sont disponibles en France sur la consommation des compléments alimentaires, les facteurs comportementaux associés ou encore la part relative de l’automédication versus la prescription et/ou le conseil médical dans les motivations d’achat de ce type d’aliments. Mathilde Touvier, chercheur Inserm de l’équipe de coordination de l’étude NutriNet-Santé et Camille Pouchieu, doctorante, se sont intéressées à la question et ont étudié plus particulièrement la consommation française de compléments alimentaires et les facteurs socio-démographiques, comportementaux et alimentaires associés. Dans cette optique, les deux chercheuses ont analysé les données d’un large échantillon de 79 786 adultes français participant à l’étude NutriNet-Santé. Etaient considérés comme compléments alimentaires ceux répondant aux critères de la directive 2002/46/CE et les médicaments contenant principalement des vitamines et/ou des minéraux.

L’étude révèle que les complémentaires alimentaires :

– sont consommés au moins trois jours par semaine par 15 % des hommes et par 28 % des femmes, avec en tête des produits contenant du magnésium et des vitamines B6 et C ;

– sont prescrits ou conseillés par un médecin dans 55 % des cas, soit 45 % d’automédication ;

– étaient consommés régulièrement depuis plus d’un an pour 60 % d’entre eux, avec une moyenne de 95 jours de consommation par an.

Les résultats suggèrent également que la prise de compléments alimentaires en automédication est associée à comportement global plus favorable à la santé et à un niveau socio-économique plus élevé. Ainsi, les consommateurs de compléments alimentaires connaissent mieux les recommandations nutritionnelles du Programme national nutrition santé, consomment davantage d’aliments bio, et ont globalement une alimentation et un mode de vie plus sains (non-fumeurs, plus d’activité physique, meilleurs apports nutritionnels) que les autres. La prise de compléments est plus fréquente chez les femmes, les plus âgés, les personnes divorcées, sans enfant, ayant un niveau d’étude et/ou une catégorie socio-professionnelle plus élevés.

Si la consommation de compléments est moindre chez les fumeurs, elle reste néanmoins importante et ces patients semblent plus enclins à l’automédication (55 %). Les chercheurs précisent que les effets à long terme de l’utilisation de ces produits chez les fumeurs sont mal documentés et pourraient représenter un risque vis-à-vis du développement de certaines maladies.

Source : Pouchieu C et al. Socio-demographic, lifestyle and dietary correlates of dietary supplement use in a large sample of French adults: results from the NutriNet-Santé cohort study. Br J Nutr. 2013:1-12.

V.C.-D.

Crédit photo : pxlsjpeg – Fotolia.com

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