L’Anses souligne la nécessité de limiter l’exposition au BPA

Bisphénol A

Nutrition infos

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a confirmé les risques sanitaires associés au bisphénol A (BPA) pointés par l’Agence en septembre 2011, en particulier pour la femme enceinte au regard des risques potentiels pour l’enfant à naître. Et c’est l’alimentation qui constitue la principale source de contamination, en contribuant pour plus de 80 % à l’exposition de la population à ce perturbateur endocrinien bisphénol A

C’est ce qui ressort de l’évaluation menée par l’Agence depuis trois ans et publiée lundi 8 avril. Elle prend en compte, pour la première fois, une estimation des expositions réelles de la population au BPA, qui peuvent se faire par voies alimentaire, aérienne et cutanée. Ce travail d’expertise « s’est basé sur une revue de toutes les études disponibles au plan international et sur le résultat de campagnes de mesures diligentées par l’Agence sur la présence de bisphénol A dans les différents milieux auxquels la population peut être exposée », souligne l’Anses. 

Au regard de l’alimentation, ce sont principalement les produits alimentaires en conserve (verre ou métallique) qui constituent la première source de l’exposition alimentaire : ils y contribuent à hauteur de 50 % environ – 35 à 45 % pour les légumes; 10 à 15 % pour les plats composés et les produits à base de viande ou de poisson. Certains aliments d’origine animale (environ 17 % pour les viandes, abats et charcuterie, de 1 à 3 % pour les produits de la mer) contribuent également à l’exposition. A noter que l’origine de 25-30 % de l’exposition alimentaire totale n’est pas identifiée.

« Le calcul de l’exposition via les bonbonnes d’eau en polycarbonate montre que l’eau conditionnée dans ces bonbonnes constitue une source significative d’exposition au bisphénol A, note par ailleurs l’Agence. Sa consommation peut contribuer à une augmentation de l’exposition au bisphénol A et pourrait, ainsi ajoutée aux autres expositions, entraîner un risque « additionnel » pour l’enfant à naître de la femme enceinte exposée. »

Selon cette évaluation, une baisse très significative du niveau d’exposition au BPA devrait être constatée suite à la loi, adoptée en décembre 2012 par le Parlement, « visant à la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A ». Ce bannissement devrait être effectif en 2013 pour les conditionnements destinés aux nourrissons, et en 2015 pour les autres.

Source : Anses

K.D.

Crédit photo : Butterfly voyages – Serge Ouachée – wikimedia

 

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