Du poisson et pas d’antibiotiques pour prévenir l’asthme de l’enfant

Crédit photo : Crédit photo : © C Kelseykradel - flickr.com

À l’inverse, l’étude révèle qu’un traitement antibiotique administré en prénatal augmenterait le risque de développer cette pathologie.

Des études antérieures ont montré que l’introduction précoce de poisson dans l’alimentation diminue le risque de sifflements dans la petite enfance, alors que l’administration d’antibiotiques à large spectre durant la première semaine de vie est associée à une augmentation de ce risque. Cependant, aucune donnée n’avait jusqu’à présent pu confirmer si cet effet perdure jusqu’à un âge scolaire. Des chercheurs suédois de l’Université de Gothenburg ont donc souhaité savoir si l’exposition à ces facteurs de risque était également associée à un risque accru d’asthme à l’âge de 8 ans. Dans cette optique, les scientifiques ont utilisé les données issues d’une étude longitudinale prospective d’une cohorte d’enfants nés en 2003 dans l’ouest de la Suède. L’échantillon initial comprenait 5 654 familles ; 4 051 d’entre elles ont participé à la totalité de l’étude. Les parents des enfants inclus dans l’étude ont répondu à des questionnaires lorsque les enfants étaient âgés de 6 mois, un an, quatre ans et demi et huit ans.

Les résultats révèlent qu’à huit ans, 5,7 % des enfants présentaient un asthme diagnostiqué par leur médecin. Parmi ceux-ci, 65 % présentaient un asthme atopique (défini par un asthme associé à une sensibilisation allergique de type rhinoconjonctivite, à une allergie alimentaire ou à de l’eczéma) et 35 % une forme non atopique (asthme seul). En analyse multivariée, l’hérédité atopique, le sexe masculin et les maladies allergiques durant l’enfance se sont avérés être des facteurs de risque d’asthme diagnostiqué à 8 ans. De plus, les résultats confirment que l’introduction de poisson dans l’alimentation avant l’âge de 9 mois réduit le risque de manière indépendante (OR ajusté 0,6 ; IC 95 % 0,4-0,96) ; alors que les antibiotiques à large spectre administrés durant la première semaine de vie augmentent le risque de souffrir d’asthme à l’âge scolaire (OR 2,3 ; 1,2-4,2). Les chercheurs notent cependant que les effets sont significatifs uniquement pour l’asthme atopique ; l’asthme non atopique ne semblant pas être concerné.

Selon les auteurs de cette étude, les effets observés pourraient être liés à une modulation via le système immunitaire.

Source : Goksör E et al. Early fish introduction and neonatal antibiotics affect the risk of asthma into school age. Ped All Immunol. 2013;24:339-44.

VCD

Leave a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *