Pour les enfants, l’alimentation ne peut pas être bonne ET saine

© Mateusz Stachowski, sxc.hu

La raison ? Ils partiraient du principe que si la nourriture est bonne pour la santé, elle ne peut pas également être bonne au goût.

Pour en arriver à ces conclusions, des expériences ont été menées auprès de 270 enfants âgés de 4 et 5 ans : dans un premier temps, un chercheur lisait différentes histoires illustrées d’une fillette mangeant une friandise à chaque groupe d’enfants. Dans un premier groupe, la petite fille se sentait « forte et en bonne santé » après avoir mangé sa friandise. Dans un second groupe, la petite fille a trouvé la friandise délicieuse et était heureuse. Enfin, un troisième groupe d’enfants a écouté la version de l’histoire selon laquelle aucune description n’a été faite sur la consommation de la friandise. Puis, dans un second temps, les enfants sont restés seuls pour manger le même en-cas que la petite fille de l’histoire. Les chercheurs se sont aperçus que le nombre de friandises consommées variait en fonction de l’histoire racontée : les enfants qui avaient écouté l’histoire dans laquelle aucun commentaire n’était associé ont consommé le plus de friandises (9) ; au contraire, les petits auxquels on a lu l’histoire de la petite fille mangeant une friandise la rendant forte et en bonne santé ont consommé le moins de friandises (3). Les enfants du second groupe à qui on a raconté que les friandises étaient délicieuses en ont quant à eux dégusté en moyenne 7,2. Des études ultérieures ont montré les mêmes résultats chez des enfants plus jeunes et avec des carottes.

Pour expliquer cet effet, les chercheurs évoquent un possible « effet de dilution » du message : si trop de qualificatifs sont émis en même temps, ils se dévaluent les uns les autres. De la même façon, si l’aliment est bon, il ne peut pas être également bon pour la santé. .

Le Pr Ayelet Fishback, co-auteur de l’étude, conseille alors de laisser les enfants décider eux-mêmes de ce qu’ils mangent, sans commentaire, à condition que les parents choisissent eux-mêmes les aliments à leur proposer.

Source : Booth School of Business, Université de Chicago

Florence Bozec

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