L’obésité augmente le risque de souffrir d’un trouble de l’ovulation

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En France, plus d’un couple sur six est infertile et près de 20 à 50 % des cas d’infertilité sont inexpliqués. Parallèlement, 15 % des hommes et des femmes en âge de procréer sont obèses. Obésité et infertilité sont-elles liées ? Les experts réunis vendredi matin 30 janvier à l’occasion de la journée annuelle Benjamin Delessert en sont convaincus : l’obésité entraîne le développement de maladies liées à l’alimentation, la transmission de troubles aux générations suivantes ou encore la dégradation de la qualité du sperme. Pour le Dr Isabelle Cédrin-Durnerin, du service de médecine de la reproduction à l’hôpital Jean Verdier de Bondy, l’obésité serait aussi responsable de troubles de l’ovulation.

Pour preuve, le médecin rappelle que des études menées lors des dernières années ont révélé qu’un IMC supérieur à 32 kg/m2 multiplie par 3,7 le risque de troubles de l’ovulation au moment de la conception. De plus, le poids à la naissance est corrélé à la fertilité ultérieure tandis que le poids à l’adolescence et à l’âge adulte est associé à l’âge de la première grossesse. Par ailleurs, la scientifique rappelle que « la graisse abdominale et l’insulinorésistance (…) provoquent également l’anovulation ».

Pour le médecin, l’alimentation est « un facteur à impact majeur sur certaines formes d’infertilité ». Point positif : les études montrent que cet impact est réversible. Une perte de poids même modérée restaure les capacités à féconder. Ainsi, une perte de poids de 5 à 10 % associée à une activité physique régulière améliorerait l’ovulation spontanée. L’alimentation pourrait également permettre d’augmenter les chances de grossesse assistée, qui sont également diminuées avec le surpoids, et a fortiori l’obésité.

Ainsi, le régime « méditerranéen » serait associé à un moindre risque d’infertilité féminine par troubles de l’ovulation. Une étude a montré une diminution de 69 % des risques d’infertilité ovulaire en favorisant la consommation de glucides à faible charge glycémique, d’acides gras mono-insaturés plutôt que trans, de protéines d’origine végétale plutôt qu’animale et une supplémentation en fer. Le Dr Cédrin-Durnerin ajoute que « la prescription de ce type d’alimentation et la pratique d’une activité physique régulière doivent impérativement précéder la mise en route des traitements d’assistance médicale à la procréation, car elles sont associées à de meilleures chances de succès ».

Source : Journée annuelle Benjamin Delessert.

 

 

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