Accès à l’eau et à l’assainissement : des chiffres alarmants !

© DFID - UK Department for International Development - flickr

Solidarités International, association humanitaire engagée pour l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les zones touchées par les conflits, les épidémies et les catastrophes naturelles, publie le Baromètre de l'eau.  Entourée de nombreux spécialistes, celui-ci dresse un état des lieux de l’accès à cette ressource vitale.

Santé, hygiène, éducation : des conséquences nombreuses

Près de la moitié de la population mondiale (3,5 milliards d’êtres humains) boit chaque jour de l'eau dangereuse pour leur santé. Parmi eux, « 2,6 milliards manquent toujours d’un assainissement adéquat. [Pire,] 2,6 millions de personnes, dont 1,8 million d’enfants de moins de 15 ans, meurent chaque année de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre », rapporte l’association. 600 000 enfants de moins 5 ans seraient touchées et décèderaient principalement de maladies diarrhéiques.
Par ailleurs, cet état des lieux indique que 76 % des femmes et des enfants dans les pays en développement passent 140 millions d’heures chaque jour à chercher de l’eau. Au total, 272 millions de journées d’école sont manquées à cause du manque de toilettes
« Des chiffres qui traduisent combien l’accès à l’eau et à l’assainissement constituent une urgence humanitaire, mais aussi un levier de développement », précise l’association.

Quelle place pour l’eau dans les objectifs du développement durable ?

À l’occasion de la journée mondiale de l’eau le 22 mars, à la veille du 7e forum mondial de l’eau – qui doit se dérouler en Corée du Sud du 12 au 17 avril – et du vote des nouveaux Objectifs du développement durable (2015-2030) aux Nations Unies en septembre 2015, « ce Baromètre de l’Eau de l’hygiène et de l’assainissement rassemble les grands chiffres de l’eau, des analyses, des éclairages et des débats autour des grands enjeux de l’eau et de l’assainissement, ainsi que sur leurs liens directs avec la santé, le développement, l’éducation, les conflits, les catastrophes naturelles… », ajoute l’association. 

Le Pr Renaud Piarroux du service de parasitologie et mycologie à l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille rappelle ainsi que les maladies liées à l’ingestion de l’eau sont les plus meurtrières. Les experts de ce rapport précisent aussi que l’eau contribue à améliorer la disponibilité, l’accès et l’utilisation des aliments, trois facteurs indispensables à la sécurité alimentaire. D’après l’OMS, 3,1 millions d’enfants de moins de cinq ans décèdent chaque année de sous-nutrition, soit environ 35 % des cas de mortalité infantile. Cette sous-alimentation affecterait également la croissance physique et mentale de millions d’autres.

L'accès à l'eau : un catalyseur de conflits

Enfin, d’un point de vue géopolitique, Franck Galland rappelle que l’eau est également « un catalyseur de conflit ». Ainsi, sur une diagonale s’étendant de l’Algérie au nord-est de la Russie, en passant par le Moyen-Orient, (comme le montre la carte publiée par David Blanchon dans l’Atlas mondial de l’eau ci dessous), les réserves en eau représentent moins de 500 m3 par habitant par an. « Un seuil en deça duquel toute logique de développement économique et sociale d’un pays est sérieusement compromise », explique Franck Galland.


© Solidarités International – Dans son Atlas mondial de l'eau publié aux éditions Autrement, David Blanchon dresse un état des lieux des points de conflit liés à l'eau.

 

 

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