Surpoids des enfants : acquis plutôt qu’inné

© heyimmaya - flickr

Une équipe de chercheurs a comparé le surpoids d'enfants biologiques et d’enfants adoptés avec celui de leurs parents, pour déterminer si les enfants héritent génétiquement de ce problème ou si celui-ci résulte de l'environnement dans lequel ils grandissent. Les chercheurs ont constaté que lorsque les deux parents adoptifs présentent une surcharge pondérale, la probabilité que l'enfant soit lui aussi en surpoids peut être jusqu'à 21 % supérieure à celle d'un enfant dont les parents adoptifs ont un poids normal. En comparaison, les enfants dont les deux parents biologiques présentent une surcharge pondérale ont une probabilité de surpoids de 27 % : cette différence de seulement six points par rapport aux enfants adoptés montre l'influence relativement faible de la génétique. « Si les initiatives ciblant directement les écoles et les enfants sont louables, nos résultats suggèrent qu'il faudrait surtout aider les parents à adopter un mode de vie plus sain et à être de meilleurs exemples pour leurs enfants en matière d'alimentation saine et d'exercice physique », explique Mireia Jofre-Bonet, professeur d'économie à la City University London.

Le surpoids du père, plus impactant que celui de la mère

Se basant sur les données des enquêtes Health Survey for England relatives menées sur des enfants de 1997 à 2009, les chercheurs ont constaté que les conséquences sur le poids des enfants ayant un seul parent en surpoids sont moins évidentes. Aucune conséquence parmi les enfants adoptés n’a été détectée lorsque seule la mère présente une surcharge pondérale. Un léger impact a été constaté lorsque seul le père est en surpoids ou obèse. « Les femmes se chargent encore souvent de la cuisine à la maison et […] elles peuvent avoir tendance à nourrir excessivement leurs enfants et leurs partenaires, suggère leDr Joan Costa-i-Font, professeur associé d'économie politique à la LES.Toute politique conçue pour influencer l'hygiène de vie des parents devra adopter une approche holistique et cibler à la fois le père et la mère pour être efficace. »

Enfin, cette étude révèle également que le surpoids extrême (l'obésité morbide) dépend plus largement de facteurs génétiques que du mode de vie, contrairement au simple surpoids.

Pour les chercheurs, cette étude pourrait avoir des conséquences importantes sur la politique de santé publique, qui devrait inciter et aider les parents à adopter un mode de vie sain. 

Source : City University London, London School of Economics.

 

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