Les dangers de l’alcool pendant la grossesse restent mal connus des Français

© Askold Romanov

À l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) présentent les résultats d’une enquête sur les connaissances et la perception des risques de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Celle-ci a été menée par l’institut BVA du 25 au 27 juin 2015 sur un échantillon représentatif de la population française de 1 005 personnes âgées de 15 ans et plus.

Grossesse et alcool : que pensent les Français ?

Elle révèle que seulement 25% des Français estiment que la moindre consommation d’alcool pendant la grossesse comporte un risque pour l’enfant alors que 86% des personnes interrogées savent qu’une seule ivresse au cours de la grossesse est dangereuse pour le nouveau-né. Mais 18% pensent qu’une femme enceinte peut boire quelques gorgées d’alcool de temps en temps, voire un verre pour les grandes occasions pour 39%. En outre, 37% estiment que les risques n’apparaissent pour le nouveau-né que si l’on consomme de l’alcool quotidiennement. Cette enquête souligne que le risque est mieux connu des personnes appartenant aux catégories sociales moins favorisées.

Enfin, les auteurs constatent qu’un certain nombre d’idées reçues persistent. Par exemple, 27% des Français pensent qu’il est conseillé de boire un petit verre de vin de temps en temps pendant la grossesse et 25% un peu de bière pendant l’allaitement. 46% considèrent que boire un verre de vin ou de bière est moins dangereux qu’un verre d’alcool fort.
Paradoxalement, 93 % des enquêtés approuvent le message sanitaire qui préconise l’absence de consommation d’alcool pendant la grossesse (soit le pictogramme, soit le message « grossesse = zéro alcool ») et près des trois quart le jugent nécessaire pour limiter la consommation.

Des conséquences graves pour l’enfant à naître

L’Inpes et la Mildeca rappellent que le syndrome d’alcoolisation fœtale, la conséquence la plus grave de l’exposition prénatale à l’alcool, concerne entre 700 et 3 000 enfants chaque année. « Il se manifeste notamment par des anomalies faciales, des retards de croissance, une malformation de la boîte crânienne et de l’encéphale ainsi que des troubles nerveux et des dommages du système nerveux », précisent l’Inpes et le Mildeca. D’autres symptômes de cette exposition existent et sont désignées sous les termes de « troubles causés par l’alcoolisation fœtale » (TCAF). Il peut s’agir d’un retard de croissance du fœtus, d’un accouchement prématuré, d’un faible poids de naissance mais également de conséquences plus tardives pour le bébé tels que des troubles psychiques ou du comportement (troubles des apprentissages, de la mémorisation, de l’abstraction, de l’attention, etc.).

Le message « zéro alcool » doit être relayé

« Le principe de précaution est particulièrement important car on ne connait pas de seuil en-dessous duquel la consommation d’alcool pendant la grossesse serait sans risque pour le nouveau-né » soulignent l’Inpes et le Mildeca qui ajoutent que les professionnels de santé sont un acteur majeur pour la sensibilisation des femmes enceintes et leur entourage.

Sources : Apm, Inpes, Mildeca.

VCD

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