Le score nutritionnel proposé à l’étiquetage diminue le risque de cancer

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«Depuis plusieurs mois, il existe un débat passionné en France autour de l’article 5 du projet de Loi de Santé qui définit le principe de la mise en place d’un système d’information nutritionnelle complémentaire sur la face avant des emballages des aliments pour aider les consommateurs dans leurs choix alimentaires », explique l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN, Inserm / Inra / Cnam / Université Paris 13) dans un communiquéCe système 5C repose sur le calcul d’un score (mis au point par la Food Standards Agency, FSA) qui prend en compte les éléments nutritionnels pertinents du point de vue de la santé publique et présents sur l’étiquetage nutritionnel (calories, sucres simples, acides gras saturés, sodium, fibres, protéines et pourcentage de fruits et légumes) pour aboutir à un indicateur unique de la qualité nutritionnelle globale des aliments. Les premiers travaux scientifiques ont validé ce classement et montré qu’il était associé au niveau individuel au risque d’apparition d’un syndrome métabolique, de prise de poids et de développement d’un surpoids et/ou d’une obésité.

L’équipe de chercheurs de l’EREN, sous la conduite du Dr Mathilde Touvier (Epidémiologiste, Chercheur INSERM) et son étudiante Mathilde Donnenfeld (AgroParisTech), a étudié l’association entre la qualité nutritionnelle des aliments consommés (évaluée par le score FSA au niveau des individus) et le risque d’apparition d’un cancer. Les résultats viennent d’être publiés dans le British Journal of Nutrition. Les chercheurs de l’EREN ont calculé un score de qualité nutritionnelle de l’alimentation des individus ayant participé à la cohorte SU.VI.MAX (lancée en 1994) en prenant en compte le score de qualité nutritionnelle de l’ensemble des aliments consommés par les participants à l’étudeAinsi, l’alimentation de 6 435 sujets a pu être analysée. Les données alimentaires avaient été collectées par des enregistrements alimentaires de 24h répétés dans le temps (moyenne= 10 + 3 enquêtes par sujet). Au cours des 13 années de suivi, 453 cas de cancers incidents ont été diagnostiqués.  

Les résultats révèlent que pour une augmentation d’un point du score FSA (traduisant une moins bonne qualité nutritionnelle de l’alimentation), le risque de cancer augmente de 8 %. Après 13 ans de suivi, les sujets dont le score nutritionnel de leur alimentation se situe dans le quintile reflétant une moins bonne qualité nutritionnelle (selon le score FSA) ont un risque de 34% supérieur de développer un cancer (toutes localisations confondues) par rapport aux sujets dans le quintile correspondant à une alimentation de meilleure qualité nutritionnelle (selon le score FSA).

Pour les auteurs, « ces résultats renforcent l’intérêt du système d’information nutritionnelle coloriel 5 C dont l’attribution des couleurs est définie en fonction du score FSA. Consommer des aliments mieux placés dans la signalétique à 5 couleurs (donc avec un meilleur score FSA) devrait contribuer à réduire le risque de cancer (et également de syndrome métabolique et de prise de poids) ».

Sources : Inra ; Donnenfeld M, et al. Prospective association between cancer risk and an individual dietary index based on the British Food Standard Agency nutrient profiling system. British Journal of Nutrition, 23 septembre 2015.  

AC, avec l’Inra

 

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