L’Inra décrit la façon de manger en Île-de-France

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En région parisienne, la tradition des trois repas par jour est bien ancrée dans les pratiques des ménages, les seuls légumes consommés dans tous les milieux sociaux sont les légumes transformés, et les propriétés sociales des ménages influencent leur manière de préparer les repas. Ce sont les conclusions de trois études sociologiques menées par l’Inra sur la consommation et les pratiques culinaires en Île-de-France.

La prise de trois repas par jour est un rituel français corroboré par les recommandations du Plan national nutrition santé (PNNS). Des chercheurs de l’Inra en partenariat avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) se sont intéressés à l’impact des caractéristiques sociodémographiques sur la fréquence de prises de repas. L’analyse des résultats montre que les femmes, les couples et les personnes âgées se conforment plus à l’usage des repas en trois temps. En revanche, les classes moins aisées et les femmes élevant seules leurs enfants se soumettent moins à ce modèle, ce qui met en évidence une pression socioéconomique pouvant impacter la fréquence des repas.

Dans une seconde étude, l’Inra a analysé les facteurs qui influent sur la consommation de légumes des français, encouragée par les politiques publiques et particulièrement par le PNNS. Basée sur les données d’achat de 2 600 ménages au cours de l’année 2007, l’analyse distingue les légumes frais des légumes transformés. Il en ressort que l’achat de légumes frais (représentant 60 % de la consommation de légumes totale) augmente avec l’âge, le niveau de diplôme et le niveau de revenus. En revanche, l’achat de légumes transformés est indépendant de ces critères. Les auteurs soulignent donc l’intérêt de continuer à encourager la consommation de légumes frais tout en veillant au prix et à la qualité nutritionnelle des légumes transformés.

Enfin, peu de données sont disponibles sur les pratiques culinaires des ménages au quotidien. C’est pourquoi une enquête a été menée dans les foyers franciliens en recueillant des informations concernant la préparation des repas du soir auprès de 818 ménages. L’analyse des résultats met en évidence que la cuisine est une activité appréciée par 60 % des franciliens sondés. L’investissement en cuisine dépend du rythme de travail, de l’âge et du niveau d’études : les jeunes, très diplômés et rentrant le soir après 18h passent moins de temps à la préparation du repas. Trois types de cuisine ont été identifiés par les chercheurs : la cuisine « vite fait » à base de produits transformés, la cuisine « élaborée » pour les ménages les plus investis, et la cuisine « nature » pour laquelle la qualité passe par l’utilisation de produits labellisés. Ces résultats montrent l’intérêt de prendre en compte les pratiques culinaires pour expliquer les achats alimentaires.

Source : Inra

C.A.

Crédit photo : David Boyle- Flickr.com

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