L’exposition à la nicotine in utero prédispose les ratons aux addictions

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VD

Cette forte production induit, plus tardivement, une surconsommation de nicotine, d’alcool et d’acides gras.

Il est désormais de notoriété publique que fumer durant la grossesse altère le développement du cerveau fœtal et augmente les risques de prématurité, de fausse couche et de petit poids de naissance. Par ailleurs, l’exposition prénatale à la nicotine accroît la probabilité de tabagisme et d’addiction à la nicotine à un âge plus avancé, bien que les mécanismes de ce phénomène soient encore mal connus. C’est dans ce contexte que les scientifiques ont administré à des rates gestantes des doses de nicotine équivalentes au contenu d’une cigarette par jour, soit 0,75 ou 1,5 mg/kg/j en sous-cutané ou via des patchs, pour ensuite étudier le cerveau et le comportement de leur progéniture.

Les auteurs ont mis en évidence que la nicotine augmentait la production, dans l’amygdale et l’hypothalamus, de neurones spécifiques producteurs de neuropeptides stimulant l’appétit et augmentant la prise alimentaire. Conséquences à long terme sur le comportement des ratons exposés : adolescents, non seulement les rats s’auto-administrent plus de nicotine, mais ils préfèrent également la nourriture plus grasse et boivent plus d’alcool. En effet, en plus de stimuler la prise alimentaire, la libération de ces neuropeptides induit une hausse de la consommation de drogues et stimule les mécanismes cérébraux de la récompense, favorisant ainsi l’addiction et l’abus de drogues. D’après les auteurs, l’utilisation de patchs nicotiniques ou d’e-cigarettes pourrait induire les mêmes effets.

Source : Nature News doi:10.1038/nature.2013.13583

C.A.