Boissons énergisantes : l’Anses appelle à la prudence et incrimine la caféine

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Elle appelle aussi, compte tenu des pratiques de consommation constatées, à la mise en œuvre de mesures visant à encadrer la promotion de ces boissons à l’attention des publics sensibles (enfants et adolescents), et dans des contextes de consommation à risque (festifs, sportifs…). Par ailleurs, l’Agence appelle l’ensemble de la population à modérer sa consommation de boissons caféinées, et plus particulièrement les enfants, les adolescents et les femmes enceintes ou allaitantes.

La question de la sécurité des BDE est suivie par l’Anses depuis plusieurs années. À ce titre, l’Agence recueille, dans le cadre du dispositif de nutrivigilance, les effets indésirables suspectés d’être liés à la consommation de ces produits. L’Anses avait invité en juin 2012 les professionnels de santé à lui faire remonter un maximum de déclarations : 257 cas ont été rapportés dont 212 suffisamment renseignés pour être analysés dans le cadre de l’évaluation des risques . L’imputabilité de la consommation de BDE dans la survenue de ces évènements indésirables a été jugée, selon les critères de la nutrivigilance, très vraisemblable ou vraisemblable pour 25 cas, soit 12 % des signalements. Les principaux symptômes observés sont essentiellementcardiovasculaires (sensations d’oppression ou de douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension, troubles du rythme allant jusqu’à l’arrêt cardiaque…), psycho-comportementaux et neurologiques (irritabilité, nervosité, anxiété, voire crises de panique, hallucinations, épilepsie…). L’Anses considère que les arrêts cardiaques signalés dans le dispositif de nutrivigilance et ceux rapportés dans la littérature surviennent très vraisemblablement chez des sujets génétiquement prédisposés. À l’issue de l’analyse des cas de nutrivigilance et des données bibliographiques, la caféine de ces boissons a été considérée comme le facteur explicatif majeur. Même si la caféine est d’usage très ancien dans le monde entier, sa présentation sous forme de BDE, phénomène nouveau et en forte expansion, a fait évoluer les modalités de consommation : des consommateurs jusque-là peu exposés à la caféine, comme les enfants et les adolescents, sont, au niveau européen, respectivement 3 et 8 % à consommer des BDE plus de 4 à 5 fois par semaine. Ce sont parfois des quantités élevées qui sont consommées (25 % des consommateurs français de BDE consomment plus de 500 mL sur une même journée et de nouveaux contextes d’exposition sont apparus (en France, environ 32 % des consommateurs de BDE les consomment lors d’occasions festives, 41 % en lien avec une activité sportive, 16 % en mélange avec de l’alcool).

L’Agence recommande donc aux consommateurs :

1. d’éviter la consommation de BDE en association avec l’alcool ou lors d’un exercice physique ;

2. d’être particulièrement vigilants vis-à-vis des apports en caféine, notamment via les BDE, pour certains consommateurs, en particulier : les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et adolescents, les personnes sensibles aux effets de la caféine ou présentant certaines pathologies notamment certains troubles cardiovasculaires, psychiatriques et neurologiques, insuffisance rénale, maladies hépatiques sévères ;

3. et d’une façon générale, pour l’ensemble des consommateurs, de modérer la consommation de boissons caféinées.

Par ailleurs, l’Anses appelle à la mise en œuvre de mesures visant à garantir l’information des publics sensibles, et à encadrer la promotion des BDE dans ces populations et dans des contextes de consommation à risque (festifs, sportifs…).

Source : Communiqué de presse Anses.

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