De l’intérêt du petit déjeuner

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Pourtant, l’enquête NHANES, réalisée en 2002 aux États-Unis, a révélé que 18 % des adultes américains sautaient ce repas et que 86 % grignotaient en début de journée. Cette même enquête a signalé que la prise du petit déjeuner est en forte baisse depuis les années 1960, passant de 86 % en 1965 à 75 % en 1991.

Par ailleurs, de nombreuses études de courte durée ont montré que le fait de sauter un repas était associé à des effets délétères sur le plan cardio-métabolique (surpoids, prise de poids, dyslipidémie, hypertension, insulinorésistance, diabète).

Cette fois, une équipe de chercheurs de Harvard s’est intéressée à la maladie coronaire. Elle a étudié l’impact des habitudes alimentaires sur le risque de développer cette pathologie. Les résultats de l’étude, parue en juillet dans la revue Circulation, révèlent que sauter le petit déjeuner augmenterait le risque de développer une maladie coronaire.

Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont analysé les données recueillies en 1992 sur les habitudes alimentaires de 26 902 hommes américains âgés de 45 à 82 ans, exempts de maladie cardiovasculaire ou de cancer. Au cours des seize années qui ont suivi, 1 527 cas de maladie coronarienne ont été diagnostiqués dans cette population. Les scientifiques ont ensuite utilisé un modèle de Cox pour estimer le risque de maladie coronaire ajusté sur la démographie, l’alimentation, le mode de vie et d’autres facteurs de risque de coronaropathie. L’étude révèle ainsi que les hommes qui sautent le petit déjeuner avaient un risque de coronaropathie augmenté de 27 %. Les auteurs ajoutent que les hommes qui dinent tardivement ont un risque de maladie coronaire augmenté de 55 % par rapport à ceux qui mangent plus tôt.

Les chercheurs indiquent que, dans leur étude, la fréquence de consommation ne semble pas avoir d’impact sur le risque de maladies coronaires mais rappellent que le moment du repas peut être directement responsable d’effets métaboliques, pouvant eux-mêmes conduire à des maladies coronariennes. D’autres pistes d’études quant à d’éventuels facteurs confondants devront encore être suivies afin de déterminer avec certitude l’impact réel des horaires des prises alimentaires, notamment sur la fonction coronaire.

Source : Cahill LE et al. Prospective study of breakfast eating and incident coronary heart disease in a cohort of male US health professionnals clinical perspective. Circulation. 2013;128:337-43.

VCD

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