Pour les cancers non digestifs, elle serait par ailleurs plus fortement associée au statut métastatique.
Si la dénutrition est fréquente chez le sujet âgé et lors de l’évolution de nombreuses pathologies cancéreuses, on sait aujourd’hui qu’elle est également un facteur de mortalité précoce chez les patients âgés en première ligne de traitement. En effet, la dénutrition augmente la toxicité des chimiothérapies et diminue la réponse au traitement.
Le Dr Caillet et son équipe ont évalué la prévalence des facteurs de risque de dénutrition chez des patients âgés atteints de cancer. Pour ce faire, ils ont analysés les données relatives à 519 patients inclus entre 2007 et 2010 dans la cohorte prospective francilienne Elcapa qui regroupe les personnes âgées de 70 ans et plus, atteints de cancers solides et adressés pour une évaluation oncogériatrique. L’examen nutritionnel était effectué avant l’évaluation oncogériatrique et réalisé à l’aide du MNA (Mini-Nutritionnal Assessment). Parmi les 519 participants de l’étude, 47,8 % des patients étaient atteints de tumeurs non digestives (cancers du sein, de la prostate, des voies urinaires) ; les autres de tumeurs digestives (cancer colorectal, du tube digestif supérieur et du foie). Les deux groupes ont été analysés séparément.
Les résultats révèlent que dans le groupe de cancers non digestifs, 13,3 % des patients présentaient une dénutrition contre 28,6 % dans le groupe de cancer digestif. Le lien entre métastase et dénutrition était significativement plus élevé dans le groupe des cancers non digestifs (odds ratio ajusté – Ora – de 25 contre 2,6 pour les digestifs. Les autres facteurs indépendamment associés à la dénutrition étaient les troubles cognitifs, la dépression et le risque de chute.
Par ailleurs, « le statut métastatique était significativement plus fortement associé à la dénutrition chez les patients atteints de cancer non digestif », souligne le Dr Caillet. D’où l’importance de l’évaluation nutritionnelle dans cette population.
Source : APM